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Depuis que le télétravail est devenu la norme, on note moins d’absences mais les collaborateurs en maladie s’absentent pour de plus longues périodes. Cela engendre des pertes au niveau des connaissances, un manque de continuité et une plus grande pression au travail chez leurs collègues. Vous avez donc tout intérêt à prévenir les absences pour maladie de longue durée, en misant sur la réintégration. Cela présente non seulement des avantages pour vous et votre organisation mais aussi pour vos collaborateurs. Les travailleurs actifs ont en effet plus d’estime d’eux-mêmes et trouvent plus de sens à leur travail.

Le télétravail a surtout un impact important au niveau du bien-être mental de vos collaborateurs. Comment agir au mieux, en tant qu’employeur, face à un collaborateur qui revient après un burn-out ? Bernadette Laermans, conseillère carrière et coach énergie chez Randstad RiseSmart (et aussi professeure de yoga), nous a donné quelques conseils pratiques et inspirants !

conseil 1 : gardez le contact pendant l’absence

En fait, le parcours de réintégration débute déjà lorsque votre travailleur est encore à la maison. « Il est très important que vous restiez en contact avec votre collaborateur », explique Bernadette. « Surtout s’il s’agit d’un travailleur qui souffre de burn-out. Ce sont souvent les collaborateurs qui vivent pour leur travail et qui sont les plus impliqués qui finissent par faire un burn-out. S’ils passent soudainement de tout à rien, ils peuvent tomber dans une grande détresse », explique Bernadette. 



Mais c’est différent pour chaque personne, ce qui ne vous facilite pas la tâche en tant que manager. Votre collaborateur a-t-il besoin d’un repos total ? Ou préfère-t-il que vous l’appeliez de temps en temps pour prendre de ses nouvelles ? Et qu’entend-t-on exactement par « de temps en temps » ? La seule personne capable de répondre à cela, c’est votre collaborateur lui-même. Optez donc pour une communication ouverte et demandez simplement à votre collaborateur de quoi il a besoin.

conseil 2 : communiquez de personne à personne

« Si votre collaborateur indique qu’il souhaite rester en contact, veillez toujours à avoir une approche tournée vers la personne. » L’absence d’un travailleur n’est jamais agréable. En tant que manager, vous voulez en effet que votre collaborateur reprenne le travail au plus vite. « Mais », dit Bernadette, « les travailleurs qui souffrent de burn-out ont souvent le sentiment de laisser tomber leur employeur et leurs collègues. Ne demandez donc surtout pas à votre collaborateur s’il sait déjà quand il va revenir. Cela ne fera qu’accroître son sentiment de culpabilité et ralentir sa guérison. À l’inverse, demandez-lui comment il se sent. »

 

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Ne demandez pas à votre collaborateur s’il sait déjà quand il va revenir.

« Continuez d’inviter votre collaborateur à tout ce qui ne concerne pas directement le travail, comme une activité de teambuilding. L’important est d’insister sur le fait que vous aimeriez l’y voir mais uniquement s’il se sent prêt. » 

conseil 3 : cherchez le noeud du problème

L’absence de longue durée d’un travailleur peut s’avérer particulièrement difficile à vivre, tant pour vous que pour les collègues du travailleur absent. Ils doivent, en effet, assurer son travail, ce qui signifie une charge de travail supplémentaire. Cela peut pousser d’autres collaborateurs à s’absenter, et créer un véritable effet boule de neige. C’est évidemment ce que vous voulez éviter à tout prix. 



C’est la raison pour laquelle il est important de mettre en place un bon plan de réintégration. Votre collaborateur est prêt à revenir ? Alors, il faut d’abord prévoir un bon entretien. « En tant qu’employeur, il est important que vous abordiez les raisons qui ont poussé votre collaborateur à s’absenter. Il y a toujours plusieurs facteurs en jeu dans le cas d’un burn-out, mais le travail est toujours en cause, d’une manière ou d’une autre. Écoutez donc les explications de votre travailleur et réfléchissez à ce que vous pouvez mettre en place pour éviter ce genre de situations à l’avenir », explique Bernadette.

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conseil 4 : une question de temps ou de priorité ?

« Assurez-vous d’être totalement libre le jour où votre travailleur revient au travail. Je sais que les managers peuvent avoir un agenda chargé mais un collaborateur qui revient après une longue absence doit avoir la priorité. » 



« La situation actuelle de télétravail ne facilite pas les choses », avoue Bernadette, « mais rien n’est impossible. Prenez votre voiture, allez voir votre travailleur et allez vous promener ensemble, même s’il habite, façon de parler, à l’autre bout du pays. Nous n’avons jamais le temps mais nous devons créer les priorités ».

conseil 5 : tabou ? Non, merci

Selon Bernadette, l’employeur n’est pas le seul à porter la responsabilité d’un burn-out. Les collègues aussi jouent un rôle important. « Cela s’applique tant pendant l’absence du travailleur qu’au moment de son retour. Voilà pourquoi il est important de bien informer tous les collègues et de les tenir informés. Non seulement sur la définition exacte d’un burn-out, mais aussi sur la manière dont va se dérouler la réintégration et ce que vous attendez d’eux exactement. » 

« Sans ça, on tombe dans une ambiance taboue qui entraîne incompréhension et frustration des deux côtés. »

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conseil 6 : la patience est une vertu

« Laissez le temps à votre collaborateur de reprendre son rythme de travail. Cela ne signifie pas que vous ne devez lui donner que des tâches faciles. Il arrive même que cela ait l’effet inverse. Il est important par contre que votre travailleur puisse se ménager. Tenez donc compte du fait qu’il prendra plus de temps au début », ajoute Bernadette. 



«Cela vaut d’ailleurs aussi pour les travailleurs qui reviennent après leur congé parental. Le fait de se retrouver soudainement dans un environnement de travail demande une certaine adaptation. Sans parler de toutes ces nuits blanches. Essayez d’en tenir suffisamment compte.»

conseil 7 : prenez la balle au bond

« Suivez le processus de réintégration de près et pas uniquement pendant les premières semaines. Gardez contact avec le médecin du travail et éventuellement avec le psychologue de votre travailleur. En tant qu’employeur, vous êtes également responsable : soyez donc attentif et essayez de détecter à temps les signes chez votre travailleur. »

« Par exemple, si votre collaborateur souffrait souvent de maux de tête avant de tomber malade et qu’à son retour, il se plaint de migraines, n’attendez pas pour intervenir. N’ayez pas peur d’attirer l’attention de votre collaborateur. Si vous remarquez que, peu de temps après son retour, votre travailleur fait déjà de nombreuses heures supplémentaires, renvoyez-le chez lui. Il continuera demain. »

Pour connaître d’autres signes du burn-out à ne pas négliger, lisez ici

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conseil 8 : misez sur la connaissance, évitez la stigmatisation

« Nous avons déjà fait de grandes avancées en ce qui concerne le thème du burn-out », explique fièrement Bernadette, « mais ce sujet reste tout de même parfois difficile à appréhender totalement. »



Il est donc normal qu’en tant qu’employeur, vous ne sachiez pas toujours bien ce que vous devez faire ou non. Plus de 90 % des managers  déclarent se sentir responsables de la réintégration, mais seulement 45 % pensent avoir les connaissances et compétences requises. N’hésitez pas à demander l’aide d’un coach. Attention : mieux vaut ne pas prendre le même coach que votre collaborateur.



« La volonté de garder les travailleurs heureux et en bonne santé est toujours bien présente. Ce sont parfois juste les connaissances qui manquent, à la fois chez le manager et chez les collaborateurs. Il est important qu’ils sachent qu’un burn-out peut arriver à tout le monde et qu’ils apprennent comment prendre soin d’eux de manière préventive. Assurez-vous donc que ces connaissances soient disponibles au sein de l’entreprise. Vous éviterez ainsi toute stigmatisation. Un collaborateur qui souffre de burn‑out n’est pas « trop paresseux » ni « trop faible ». Au contraire, ils sont tellement motivés qu’ils sont allés jusqu’à la limite. »



« C’est donc dans votre intérêt d’accompagner ces travailleurs du mieux possible à leur retour. Il y a parfois beaucoup de choses à faire à court terme, mais ces travailleurs en valent vraiment la peine », conclut Bernadette.