didar
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Le parcours professionnel d’une personne peut parfois prendre un virage singulier. Pendant plusieurs années, Didar a occupé divers emplois qui ne lui donnaient pas entière satisfaction. Il s’est aujourd’hui réorienté vers le métier de conducteur de camion et deviendra bientôt lui-même instructeur de conduite. À bord de son trente-tonnes diesel, il se sent comme un poisson dans l’eau.

Il y a quelques années, Didar (29 ans) a décroché son diplôme d’assistant comptable. « Après mes études, j’ai exercé différents emplois, nous confie-t-il. Certains étaient directement liés à mon diplôme, généralement dans le service comptabilité de grandes entreprises. D’autres étaient sans rapport avec mes études, comme guichetier dans une entreprise de transport (rires). Je n’avais certainement pas à me plaindre de ces différents postes, mais je ne m’y sentais pas à l’aise. Vous comprenez? J’avais très souvent l’impression que mes collègues étaient plutôt des concurrents, comme si nous participions à une compétition pour voir qui était le meilleur. »

une idée qui trottait dans la tête

« Au bout d’un certain temps, j’en ai eu assez », lance Didar en se remémorant ses premières expériences professionnelles. « Je me posais de plus en plus souvent la question: est-ce vraiment ce que je veux faire? Et la réponse était clairement non. » Didar envisage alors de changer son fusil d’épaule. Plus question de décrocher un poste similaire dans une autre entreprise. Il veut donner une orientation tout à fait différente à sa vie professionnelle et décide de devenir chauffeur de camion. En partie pour des raisons pragmatiques (la pénurie actuelle de camionneurs), mais aussi pour réaliser une sorte de rêve d’enfant. « Cette idée me trottait depuis longtemps dans la tête, confirme-t-il. Et j’ai senti qu’il était temps de la mettre à exécution. Au début, j’ai regardé toute une série de vidéos sur

YouTube pour me faire une bonne idée de la profession, mais je n’ai pas hésité longtemps.

Quand j’y repense aujourd’hui, je me dis que j’aurais dû faire ce choix dès mes dix-huit ans.»

ne pas craindre l’inconnu

Une fois la décision prise dans sa tête, restait encore à déterminer comment la mettre en pratique. « Je n’avais aucune idée de la façon dont je devais m’y prendre. C’est pourquoi j’ai contacté Randstad, qui m’a proposé une formation individuelle. Cela été vraiment une expérience très agréable. J’ai tout de suite pu compter sur la confiance des instructeurs, qui se sont montrés très disponibles. Cela m’a permis de grandir peu à peu en assurance. Le secret consiste selon moi à ne pas se laisser paralyser par la peur de l’inconnu. La motivation avec laquelle on se lance dans ce genre de formation est l’un des principaux facteurs de succès. Le reste découle tout naturellement. »

réaliser sa passion

Aujourd’hui, Didar exerce enfin le métier de ses rêves: il est camionneur chez Zuidnatie. La passion et l’enthousiasme avec lesquels il parle de son travail en disent long: « Je fais des transports nationaux et internationaux, avec de la marchandise en vrac et en conteneur, et aussi avec des camions à rideaux coulissants. Vous ne savez pas ce que c’est? Eh bien, c’est un camion qui peut être chargé à la fois par le côté et par l’arrière. C’est une grande responsabilité, vous savez! Conduire un camion n’est absolument pas un jeu d’enfant. Mais quand tout va sur des roulettes pendant le trajet, je suis vraiment aux anges. Le roi dans macabine (rires)! »

devenir une source d’inspiration

Le métier de chauffeur présente-t-il aussi des inconvénients? Car l’image qu’en donnent

parfois les médias n’est pas vraiment rose : nombreuses heures de trajet, souvent dans les

embouteillages, avec peu d’appréciation de la part des autres usagers de la route… « Tout ce que vous dites là est vrai, mais le sentiment de liberté que l’on éprouve au volant d’un poids-lourd compense tout cela largement, réagit Didar. C’est un peu comme être capitaine sur son propre navire. Je ne vois pas vraiment de points négatifs. Oui, les gens me regardent parfois de travers quand je dois faire une manœuvre pour entrer sur un site et que je bloque la circulation… Mais impossible de faire autrement avec un vingt-tonnes. Ce n’est pas aussi facile à manier qu’une voiture de sport, hein! Non, je suis vraiment heureux de ma nouvelle carrière. J’ai même conseillé à un frère et un oncle aux Pays-Bas de faire comme moi. Anciens boulangers, ils suivent maintenant une formation de chauffeur. Vous voyez, c’est contagieux (rires)! »

de camionneur à instructeur

Mais Didar ne s’en est pas arrêté là. Il suit pour l’instant des cours pour pouvoir lui-même former des chauffeurs. « Il s’agit d’une formation de six mois, indique-t-il. Ce n’est pas évident de suivre encore des cours du soir après une journée de dix ou douze heures! En janvier, je vais passer les examens et, si je réussis, je deviendrai moi-même instructeur de conduite de camion. Ce sont en fait mes propres formateurs qui m’ont incité à faire le pas. En voyant avec quelle passion ils donnaient cours, cela m’a donné envie de faire la même chose. Ma femme se demande comment je tiens le coup. Eh bien, en partie grâce à son soutien. Je lui suis très reconnaissant d’avoir bien voulu prendre en charge tout le ménage pendant un temps pour me donner cette opportunité. »

osez vous lancer

Pour conclure: Didar a-t-il un conseil à donner aux personnes qui, comme lui, veulent

réorienter leur carrière? Sa réponse fuse: « N’hésitez surtout pas à faire le saut! N’ayez pas peur de faire ce que votre cœur vous dicte. Et n’attendez pas trop longtemps pour réaliser vos rêves, sinon vous risquez de le regretter plus tard. La motivation, c’est déjà la moitié du chemin parcouru. »